Quel type de chauffage installer dans une maison neuve ?

En France, le choix d’un mode de chauffage est soumis à une réglementation environnementale stricte. Ces normes peuvent varier selon le type de logement considéré. Depuis 2022, la réglementation environnementale (RE) 2020 s’applique à toutes les constructions neuves. Elle poursuit l’objectif de construire des bâtiments sobres, confortables et peu gourmands en énergie. Dès lors, quel chauffage pour une maison neuve ? Faisons le point ensemble.

Avec la RE 2020, les maisons neuves deviennent ultra performantes sur le plan énergétique. Elles diminuent leur consommation d’énergie et réduisent drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Ces maisons prennent aussi en compte le confort d’été des occupants en maintenant une température agréable, même lors de pics de chaleur. De telles exigences ont forcément un impact sur le chauffage d’une maison neuve.

La RE 2020 marque une rupture définitive avec les énergies fossiles. Ainsi, l’installation d’une chaudière au fioul est strictement interdite dans une construction neuve. Si la chaudière gaz n’est pas interdite, ce n’est plus une solution à privilégier. La RE 2020 fixe un plafond plus strict d’émissions de GES, à 300 gCO2eq/kWh PCI. Pour les chaudières gaz, même à condensation, ce plafond est inatteignable. Elles sont de facto interdites.

Avec la RE 2020, l’objectif est d’aller au-delà du bâtiment basse consommation. Le BEPOS, ou bâtiment à énergie positive, devient la nouvelle norme en matière de construction résidentielle. Il s’agit d’un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme pour son fonctionnement. Seules les maisons équipées de la technologie solaire peuvent prétendre à ce niveau de performance.

Pompe à chaleur, chauffage solaire ou électrique, chauffage au bois, le choix ne manque pas. Petit tour d’horizon des systèmes de chauffage les plus courants dans une maison neuve.

Avec la RE 2020, la pompe à chaleur a toutes les faveurs des constructeurs. Ce système de chauffage équipe 78% des logements individuels neufs, contre 51% en 2019. Pour chauffer la maison, la PAC prélève de la chaleur dans le sol (la géothermie), dans l’air (PAC air/air) ou dans l’eau d’une nappe (PAC air/eau). Elle augmente le niveau de température de la source pour restituer une température plus élevée. Elle consomme pour cela très peu d’électricité.

La PAC peut uniquement servir pour le chauffage de la maison. Libre à vous ensuite de choisir vos émetteurs de chaleur parmi les radiateurs ou un plancher chauffant. Elle peut aussi assurer la production d’eau chaude sanitaire, on parle alors d’une pompe à chaleur duo. Si l’équipement est réversible, cela signifie qu’il prend aussi en charge le rafraîchissement de la maison en été.

Il est également possible de dissocier le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Dans ce cas-là, la pompe à chaleur est combinée à un chauffe-eau thermodynamique. Avec cette installation, vous bénéficiez d’une réserve d’eau plus importante. Le ballon thermodynamique offre des capacités au-delà de 200 litres. De plus, la pompe à chaleur est moins sollicitée lors des pics d’utilisation. Cette option permet donc de préserver votre PAC et d’allonger sa durée de vie.

Le chauffage au bois est aussi une option plus qu’intéressante. Tout d’abord, le bois est une énergie renouvelable peu onéreuse. Il répond parfaitement aux exigences de la RE 2020 dès qu’il est utilisé dans un poêle ou un foyer fermé. Ce mode de chauffage suffit à chauffer un logement de 100 m2. Au-delà de cette surface, il est préférable de prévoir un système d’appoint.

Choix de l’installation et choix du combustible, le chauffage au bois propose une très grande diversité :

Dans tous les cas, vous devez choisir un appareil labellisé « Flamme verte ». Ce label garantit une haute performance énergétique et environnementale. Plus l’étiquette comporte d’étoiles, plus le chauffage est performant. En 2024, les appareils comportent au minimum 7 étoiles.

Faisons tout d’abord le point sur ces deux technologies. L’énergie solaire peut produire de l’électricité via des panneaux photovoltaïques, mais aussi de la chaleur. On parle alors d’énergie solaire thermique. Dans les deux cas, il s’agit du mode de production d’énergie à privilégier si vous souhaitez un bâtiment à énergie positive. Les panneaux photovoltaïques produisent une électricité gratuite que vous pouvez revendre à EDF à un tarif garanti.

S’ils ne produisent pas d’électricité, les panneaux solaires thermiques permettent de largement réduire votre facture. Selon l’ADEME, un système solaire peut couvrir 40 à 60% des besoins en chauffage d’un foyer. Cela peut représenter jusqu’à 70% d’économies d’énergie, sous réserve que la maison soit parfaitement isolée. Attention, un système solaire thermique seul ne suffit pas. Il vient généralement en complément d’une pompe à chaleur.

La RE 2020 n’interdit pas totalement le recours au chauffage électrique. Seul le chauffage direct dit « effet Joule » est proscrit. L’intérêt de cette énergie est à étudier selon la région et le niveau d’isolation du logement. Elle présente deux inconvénients majeurs :

L’ADEME recommande d’ailleurs d’avoir recours à l’électrique uniquement comme solution d’appoint ou pour des petites surfaces. Les appareils doivent alors être équipés de dispositifs de contrôle et de régulation de la température. Dans ce cas-là, le choix des radiateurs électriques est primordial. Le plancher chauffant peut aussi être une alternative aux radiateurs dans une maison neuve. Très performant, ce système offre un gain de place non négligeable.

Ainsi, tous ces systèmes présentent de nombreux avantages en matière de confort, d’empreinte environnementale et d’économies d’énergie. À performances similaires, c’est bien l’argument financier qui sera le plus déterminant. Le coût total de votre futur chauffage comprend le prix d’achat, le coût du combustible, sans oublier les charges liées à l’installation et à l’entretien. Pour ces deux derniers points, le chauffage électrique est imbattable. Mais le prix de l’électricité est bien trop élevé pour en faire un mode de chauffage rentable.

Les nouvelles technologies (pompes à chaleur, panneaux solaires, etc.) fonctionnent avec une énergie gratuite et renouvelable. Mais l’investissement de départ est assez important. À titre d’exemple, prévoyez entre 10 000 et 16 000 euros pour une pompe à chaleur avec production d’eau chaude. Pour une installation photovoltaïque, la fourchette est plus large, entre 7 000 et 22 000 euros.

La réglementation liée au chauffage est différente selon le type et l’ancienneté des logements. Si le sujet vous intéresse, nous vous recommandons la lecture des articles suivants :