Quelle solution de chauffage retenir pour une copropriété ?
Rédigé par Marc Grégoire
Publié le 3 oct. 2024, mis à jour le 25 nov. 2024
Sommaire
Ce que vous trouverez dans cet article
- 1. Le fonctionnement du système de chauffage au sein d'une copropriété
- 2. Les avantages et les inconvénients du chauffage collectif en copropriété
- 3. L'individualisation des frais de chauffage et de refroidissement
- 4. La possibilité de passer d'un système de chauffage collectif à un système individuel
- 5. Comptabilité des systèmes de chauffage selon l'installation en place
- 6. Bois, gaz ou électricité : quelle énergie privilégier pour le chauffage en copropriété ?
- 7. Le raccordement des logements à un réseau de chaleur
- 8. Le chauffage au bois (biomasse)
- 9. Le chauffage au gaz naturel
- 10. Le chauffage électrique
- 11. Le financement des travaux de rénovation énergétique
Le choix d’un mode de chauffage dépend du logement que l’on habite. Dans une copropriété, le chauffage est majoritairement collectif. Il peut fonctionner au gaz ou à l’électricité. Moins répandu, celui au bois représente pourtant une option économique et écologique. Les propriétaires qui le souhaitent peuvent également passer à un chauffage individuel. Ce système n’est pas dénué d’avantages, mais reste plus complexe à mettre en œuvre. Quel chauffage pour une copropriété ? Faisons le point.
Le fonctionnement du système de chauffage au sein d'une copropriété
Les immeubles en copropriété fonctionnent la plupart du temps avec un chauffage collectif. Cette solution simplifie la gestion au quotidien, car toutes les décisions sont prises au niveau du syndic. Une copropriété peut aussi opter pour un mode de fonctionnement mixte. Le chauffage est collectif, mais la production d’eau chaude est assurée par un chauffe-eau fonctionnant au gaz. Dans ce cas-là, c’est à l’occupant de souscrire un contrat individuel auprès d’un fournisseur de gaz.
Les avantages et les inconvénients du chauffage collectif en copropriété
Avantages du chauffage collectif | Inconvénients du chauffage collectif |
Répartition des frais d’entretien et de maintenance entre les occupants | L’occupant ne peut pas choisir son fournisseur d’énergie |
Économies d’échelle pour les achats de gaz en grande quantité | Le changement de fournisseur d’énergie passe par le syndic |
Gain de place : pas de chaudière individuelle dans le logement | 30% du montant de la facture de chauffage reste mutualisé entre les occupants |
Contrat de service avec un dépannage 24/24 |
L'individualisation des frais de chauffage et de refroidissement
L’individualisation des frais de chauffage désigne la répartition des frais de chauffage entre tous les copropriétaires. Chacun s’acquitte de sa facture selon sa consommation réelle et non plus selon les tantièmes. Cette obligation est entrée en vigueur en 2017 pour les immeubles les plus énergivores (+ de 120 kWh/m2 par an). Il faut attendre 2020 pour ceux dont la consommation annuelle est comprise entre 80 et 120kWh/m2.
Cette mesure se veut à la fois efficace et équitable. Chacun y gagne en confort puisque la modulation de température dépend de ses besoins. Avec la répartition des frais de chauffage, on constate rapidement une diminution de la consommation. Les économies d’énergie sont également au rendez-vous, avec une baisse moyenne de 15 % des frais de chauffage.
C’est aux copropriétés de déclencher les travaux d’individualisation. La réglementation impose tout d’abord la pose d’équipements de régulation, comme des robinets thermostatiques sur les radiateurs. Il est ensuite nécessaire d’installer un compteur individuel d’énergie thermique (CET) par logement. En cas d’impossibilité, l’installation de répartiteurs de frais de chauffage (RFC) est privilégiée.
La possibilité de passer d'un système de chauffage collectif à un système individuel
Si le chauffage de l’immeuble n’est pas collectif, chaque propriétaire est libre de choisir ou de transformer son mode de chauffage. Il est alors préférable d’opter pour un système ne modifiant pas la façade extérieure. Le cas échéant, le propriétaire doit obtenir l’accord du syndic et supporter tous les frais liés aux travaux.
Avantages d’un système de chauffage individuel | Inconvénients d’un système de chauffage individuel |
Choix du fournisseur d’énergie | Coût d’entretien et de maintenance à la charge de l’occupant |
Maîtrise de la consommation | Le choix du mode de chauffage est soumis à l’accord du syndic |
Économies d’énergie |
Comptabilité des systèmes de chauffage selon l'installation en place
Tous les modes de chauffage ne peuvent pas être installés, tout dépend de l’installation déjà en place. Vous devez aussi considérer le prix de l’énergie, la surface totale à chauffer et le niveau d’isolation thermique de l’appartement. Bien souvent, le remplacement d’un chauffage s’accompagne de travaux de rénovation énergétique. Voici une synthèse de toutes les possibilités en matière de chauffage dans une copropriété.
Type de chauffage/énergie | L’immeuble est équipé d’un système de chauffage central | L’immeuble est équipé d’un système de chauffage indépendant |
Chauffage au fioul | Interdit dans un logement neuf et en rénovation énergétique | Interdit dans un logement neuf et en rénovation énergétique |
Chauffage au gaz | Oui | Non |
Chauffage électrique | Non | Oui |
Chauffage au bois | Oui | Non |
Pompe à chaleur Air/air (chauffage seul) | Non | Oui |
Pompe à chaleur air/eau (chauffage et eau chaude sanitaire) | Oui | Non |
Bois, gaz ou électricité : quelle énergie privilégier pour le chauffage en copropriété ?
Comme l’indique le tableau ci-dessus, les modes de chauffage sont très divers. Seul le chauffage au fioul n’est plus une solution à envisager. Depuis le décret du 5 janvier 2022, l’installation d’une chaudière au fioul est interdite. Cette interdiction s’applique aux logements neufs comme à ceux faisant l’objet d’une rénovation.
Le raccordement des logements à un réseau de chaleur
Très prisé en Europe du Nord, le réseau de chaleur urbain est peu répandu en France. Davantage de copropriétés auraient pourtant intérêt à s’intéresser à ce mode de chauffage parmi les moins chers du marché. Pour fonctionner, ce réseau utilise des énergies renouvelables (biomasse) et de récupération (chaleur issue de l’incinération des ordures ménagères notamment), mais aussi du gaz naturel.
Le réseau de chaleur assure la production de chauffage et d’eau chaude à l’échelle d’un quartier ou d’une commune. Ce type d’installation contribue à valoriser les énergies locales tout en limitant l’impact environnemental. Selon le service France Chaleur Urbaine, le raccordement à un réseau diminue de 40% le coût du chauffage. Il réduit de moitié les émissions de gaz à effet de serre.
Le chauffage au bois (biomasse)
Le chauffage au bois reste une option peu fréquente dans une copropriété. Ce moyen de chauffage offre pourtant une haute performance énergétique. Il peut venir en remplacement d’une vieille chaudière au fioul ou au gaz par exemple. Il respecte les normes environnementales en vigueur et son bilan carbone est neutre.
Au niveau collectif, l’équipement le plus adapté à ce combustible est la chaudière biomasse. Cette installation est alimentée par des bûches, des copeaux ou du bois comprimé (granulés, briquettes). L’un des points clés de cette installation est de prévoir un espace de stockage suffisant pour le combustible.
Le chauffage au gaz naturel
Le chauffage au gaz n’est bientôt plus une option pour les copropriétés. La réglementation environnementale (RE) 2020 interdit d’équiper les immeubles neufs de chaudières gaz à compter de 2025. Pour l’existant, aucune interdiction, mais une incitation à opter pour des énergies renouvelables. L’État n’accorde d’ailleurs plus aucune aide financière en cas d’achat d’une chaudière gaz. Le chauffage au gaz naturel reste malgré tout plébiscité par plus de la moitié des copropriétés.
Le chauffage électrique
Le chauffage électrique se décline également en version collective et individuelle. Dans le premier cas, il fonctionne par le biais de pompes à chaleurs (PAC) utilisées comme un chauffage central. Les PAC alimentent en chaleur les logements via des sols ou des plafonds chauffants et des radiateurs. Un chauffage d’appoint peut être prévu avec des radiateurs électriques.
Cette solution est la plus simple à installer, utiliser et entretenir. Compte tenu du prix de l’électricité, ce mode de chauffage n’est plus rentable. Le choix de l’électrique est conditionné par une excellente isolation thermique du bâtiment. Sous peine de voir son budget chauffage s’envoler chaque hiver.
Le réglage de la température est un puissant levier d’économies d’énergie, surtout avec le chauffage électrique. Il est primordial de bien choisir ses radiateurs électriques parmi les modèles à inertie ou à panneaux rayonnants. Les équipements actuels sont tous programmables et les plus perfectionnés sont également pilotables à distance.
Le financement des travaux de rénovation énergétique
Le prix élevé de certaines énergies et la réglementation incitent de nombreux copropriétaires à voter des travaux de rénovation énergétique. Ils sont soutenus en cela par les pouvoirs publics. Certaines aides financières sont accordées aux copropriétés, sous conditions. C’est notamment le cas de la subvention MaPrimeRenov’ Copropriété.
Le syndic de copropriété fait voter les travaux en assemblée générale puis établit les demandes de subventions. Elles sont réservées aux travaux effectués sur les parties communes de copropriétés et sur les parties privatives déclarées d’intérêt collectif. MaPrimeRenov’ Copropriété peut financer 30 à 45% de la rénovation.
À titre privé, chaque propriétaire peut aussi bénéficier du dispositif MaPrimeRenov’. Cela concerne les travaux d’isolation ainsi que l’installation d’un équipement de chauffage et d’eau chaude sanitaire.
Nous vous proposons une série d’articles très complets pour vous accompagner dans le choix de votre mode de chauffage :
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Ce que vous trouverez dans cet article
- 1. Le fonctionnement du système de chauffage au sein d'une copropriété
- 2. Les avantages et les inconvénients du chauffage collectif en copropriété
- 3. L'individualisation des frais de chauffage et de refroidissement
- 4. La possibilité de passer d'un système de chauffage collectif à un système individuel
- 5. Comptabilité des systèmes de chauffage selon l'installation en place
- 6. Bois, gaz ou électricité : quelle énergie privilégier pour le chauffage en copropriété ?
- 7. Le raccordement des logements à un réseau de chaleur
- 8. Le chauffage au bois (biomasse)
- 9. Le chauffage au gaz naturel
- 10. Le chauffage électrique
- 11. Le financement des travaux de rénovation énergétique